Définitions par abstraction et structures de l’intentionnalité - Julien Bernard

illustration de l'événement

Séminaire de lecture Husserl

Ce séminaire d’étude se tiendra une fois par mois, les jeudis de 16h à 19h en visio et en présentiel (salle 3.44 de la Maison de la Recherche).


Le lien zoom est le suivant : https://univ-amu-fr.zoom.us/j/98830...

 

  • 1er décembre 2022. Julien Bernard. Définitions par abstraction et structures de l’intentionnalité.

Résumé : Je propose, pour cette séance, de vous présenter un travail en cours qui appartient au domaine de l’épistémologie phénoménologique des entités mathématiques. Plus précisément, il va s’agir d’étudier précisément une certaine analogie structurelle entre, d’un côté, un procédé définitoire caractéristique de la pensée mathématique : celui des définitions par abstraction et, d’un autre côté, une structure intentionnelle beaucoup plus générale, rencontrée universellement dans le vaste domaine de l’analyse phénoménologique, à savoir : la visée intentionnelle d’un objet transcendant qui apparaît. De même qu’un objet mathématique défini abstraitement, disons un nombre rationnel, peut être exhibé à travers un de ses représentants concrets (la fraction « m / n »), de même un objet intentionnel (par ex. : un objet de perception), peut se manifester à la conscience via une de ses apparitions possibles dans un « espace de jeu » (celui de ses esquisses).

En étudiant à la fois la pertinence et les limites d’une telle analogie, nous serons amenés à parler de la place fondamentale que peut occuper le processus de la définition par abstraction en mathématiques, et sa thématisation par Hermann Weyl, dans un contexte philosophique qui est pré intuitionniste et phénoménologique. Cela nous amènera également à poser quelques pistes de recherche pour une étude plus systématique des différents types de « transcendances » qui se manifestent au creux même des procédures (immanentes) de la conscience ; à savoir : d’un côté la transcendance spatio-temporelle des objets physiques (choses), et de l’autre côté la transcendance intemporelle et aspatiale des entités qui peuplent le monde mathématique.
En relation étroite avec l’exposé de Julien Bernard et conformément à la structure de ce séminaire, je propose dans la deuxième partie de séance (de 17h30 à 18h30) un commentaire de quelques passages choisis du volume 20, tome 1 des Husserliana*.
Les passages où la dynamique du remplissement d’intentions « logiques » est confrontées à celles des actes d’identification logique sont les suivants : § 20 à 24, p. 99 à 114.
On y ajoutera l’important Appendice I au § 23, p. 231 à 234. Pour la portée polémique de ces analyses, on pourra se reporter à la discussion des objections de Wundt, « <§ 7. Der Einwand des ‘Logizismus’ : Auseinandersetzung mit Wilhelm Wundt > »

* Logische Untersuchungen Ergänzungsband, Erster Teil, Entwürfe zur Umarbeitung der VI. Untersuchung und zur Vorrede für die Neuauflage der Logischen Untersuchungen (Sommer 1913), édition établie par U. Mlle, Springer, 2002.

Une traduction en français et en anglais sera mise à disposition lors de la séance.