« Les Secrets du Monde de Johannes Kepler. Où astrologie, métaphysique et histoire enrichissent l’enseignement de l’astronomie »
Publié dans Sciences et humanités : décloisonner les savoirs pour reconstruire l'université, É. Audureau (éd.), Presses Universitaires de Provence, 2019, p. 115-158.
Résumé : Cet article est le récit d'un cours d’astronomie et de mécanique keplerienne – c’est-à-dire de mécanique céleste selon les principes de Kepler – que j’ai développé dans la licence S&H d’AMU, ainsi qu’un récit de sa construction et de la quantité de choses que j'ai apprises dans ma discipline de formation – la physique – le jour où j'ai accepté de prendre véritablement au sérieux son histoire et sa philosophie. Ceci n'est donc pas un article d'histoire ou de philosophie des sciences, ni un article de didactique, de physique, ou d'astronomie, ou d’astrologie – même si c’est un peu de tout ça à la fois. Il s’agit d’un récit, dans lequel j’enfonce certainement beaucoup de portes ouvertes, mais en espérant ainsi que si son lecteur vient des sciences humaines, il s’apercevra que le physicien que j’ai été a longtemps cru que ces portes étaient des murs et qu'il m’a fallu bien du temps et des efforts pour seulement penser à les pousser. Mais que si ce lecteur vient des sciences de la matière, il découvrira combien de portes ont été ouvertes par ses collègues des autres disciplines qu’il n’aurait plus ainsi qu'à franchir. Au-delà d'informer sur les idées et travaux de Kepler – en s’appuyant sur les travaux de Gérard Simon, Alexandre Koyré et Bruce Stephenson – et sur ce qu'ils peuvent apporter aux étudiants, ce texte a donc pour but de faciliter le dialogue entre ses lecteurs, en soulignant régulièrement les motivations, les apports, mais aussi les erreurs et les présupposés qui ont donné leur forme à ce cours, et qui furent propres au spécialiste des sciences physiques que j’étais.